Traversée Rochefort-Grandes Jorasses

Avec Hervé, c'est notre deuxième tentative pour la traversée des Grandes Jorasses cet été. En juillet, après un changement météo, nous avons fait demi-tour au Mont Mallet à cause d'un vent violent.

Cette course est un grand voyage en montagne et même lorsqu'elle se déroule parfaitement, c'est une aventure.

La traversée des arêtes de Rochefort jusqu'au bivouac Canzio est un long parcours toujours soutenu sur des arêtes de neige effilées coupées d'escalades rocheuses. Après la Salle à Manger, il y a l'aiguille de Rochefort, puis le Dôme de Rochefort et enfin la Calotte de Rochefort sans compter quelques gendarmes. Enfin, la descente au col des Grandes Jorasses, s'effectuent en 5 rappels très bien équipés (à 25m).
Partis à 4h30 de Torino, nous arrivons à 12h à Canzio où nous sommes rejoints par un collègue suisse qui emmène son amie.

Nous avons choisi de ne pas nous arrêter là et de continuer si possible jusqu'à la pointe Whymper.

Après une bonne heure de repos, nous attaquons l'escalade de la pointe Young qui est le passage le plus technique de l'ascension. Alors que nous terminons les deux passages en 5, nous sommes pris par la grêle. La température reste douce mais l'orage menace et la grêle tape fort. Nous préférons attendre au relai, dans une zone sans risque de chutes de pierres et bien en dessous des pointes rocheuses.

Après 1h30 d'attente, nous pouvons repartir en dégageant la corde des grêlons. La face nord de la pointe Young est très sèche et demande beaucoup de délicatesse pour ne pas faire partir de gros blocs. Une fois terminée cette partie technique commence une longue chevauchée d'arêtes rocheuses, jamais très difficile mais toujours soutenue. Arête effilée jusqu'au sommet de la pointe Young, traversée vers un couloir pour montée à la pointe Marguerite, arête effilée à nouveau jusqu'à la pointe Hélène et la pointe Croz.

C'est alors seulement que la difficulté se relâche. Arrivés là, nous préférons avec Hervé laisser le bon bivouac de la pointe Croz pour dormir au sommet de la pointe Whymper. Le parcours est rapide, mais avec le temps perdu par le mauvais temps, nous devons allumer les frontales.

Et c'est bien fatigué qu'Hervé atteint ce bivouac tant convoité. Quelle magnifique chambre à coucher ! "La vue est splendide mais il manque un peu de chauffage", dixit Hervé.

Nous pouvons d'autant plus pleinement apprécier ce repos que nous savons que nous pourrons descendre tranquillement demain.